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Article
Chantal Balley
Cahiers de géographie du Québec, vol. 31, n° 83, 1987, p. 237-246.
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« Activité féminine et localisation de l’emploi : quelles relations à l’échelle régionale dans la
France de l’après-guerre ? »
CAHIERS DE GÉOGRAPHIE DU QUÉBEC
Vol. 31, no 83, septembre 1987, 237-246
ACTIVITÉ FÉMININE ET LOCALISATION DE L'EMPLOI:
QUELLES RELATIONS À L'ÉCHELLE RÉGIONALE
DANS LA FRANCE DE L'APRÈS-GUERRE?
par
Chantai BALLEY
Laboratoire «Strates», Université de Paris I — CNRS,
191 rue Saint-Jacques, 75000, Paris
RÉSUMÉ
La hausse de l'activité a été générale en France, depuis 1962, pour toutes les catégories de
femmes, quels que soient leur âge, leur statut matrimonial et, pour celles qui ont des enfants,
quelles que soient la taille de la famille et la catégorie socioprofessionnelle du conjoint. Toutefois,
au niveau régional, la diversité des taux d'activité féminine demeure grande. L'analyse montre
qu'elle est liée à la dynamique de la diversification structurelle de l'emploi. Les femmes ayant la
charge d'enfants ont pu, elles aussi, faire partie du mouvement général d'insertion
professionnelle, grâce au gain de temps que les progrès de la technologie industrielle leur ont
permis de réaliser dans leurs activités domestiques.
MOTS-CLÉS: femmes, emploi, comportement, région, temps quotidien.
ABSTRACT
Female Labour-Force Participation and Employment Location :
Interrelationships at the Régional Scale in post-War France
Since 1962, there has been a gênerai trend toward increased labour-force participation
among women of ail social classes, whatever their âge, marital status and, for those with children,
regardless of family size and occupational status of spouse. Yet important régional variations in
women's labour force participation rates persist. Thèse variations are related to the dynamic of
régional diversification in employment structure. The participation of women with children has
been largely rendered possible by access to new household technologies which hâve reduced the
time women need to spend on household tasks.
KEY WORDS : Women, employment, labour-force participation, France, régions, organization of
time.
En 1962, la population féminine âgée entre 15 et 64 ans comptait 42,8% d'activés au
sens économique du terme. Depuis cette date, le pourcentage s'élève régulièrement ; il
238 CAHIERS DE GÉOGRAPHIE DU QUÉBEC, Vol. 31, no 83, septembre 1987
atteint 53,7% en 1982 et 55,9% en 1985. Le fait que la femme exerce une activité
professionnelle n'est pas nouveau. Ce qui se passe depuis les années cinquante n'est
que l'accélération du processus de transformation du rapport des femmes au travail,
processus amorcé il y a un siècle, avec ce qu'on a coutume d'appeler la Révolution
industrielle, etqui accompagne le passage d'une société à dominante rurale et agricole
vers une société à dominante urbaine et tertiaire.
À la fin du siècle dernier (1891 ), dans une France rurale à 63%, où l'activité agricole
restait prédominante et où la population agricole représentait 70% de la population
rurale, la majorité des femmes travaillait dans l'agriculture. De nos jours, 7,1%
seulement des actives œuvrent dans l'agriculture, 20,8% en usine et 72,1 % dans les
bureaux. Peu de métiers restent interdits aux femmes. Le renversement de situation a
eu lieu; il est devenu significatif dans la période qui a suivi la Deuxième Guerre
mondiale.
Cet article prend en compte cette période pour observer l'évolution du niveau
d'activité féminine1 et évaluer, à l'échelle régionale, l'effet de localisation de l'emploi
sur les interrelations entre l'activité féminine, l'emploi, et les charges familiales. Les
données chiffrées utilisées sont essentiellement produites par l'Institut national de la
statistique et des études économiques (I.N.S.E.E.). Grâce aux recensements de la
population et aux enquêtes sur l'emploi effectuées annuellement depuis 1950 — dont la
base de sondage et le questionnaire ont été révisés à plusieurs reprises pour améliorer
la qualité des informations — il est possible de suivre dans le temps le processus
d'évolution territoriale de l'activité féminine.
LA GÉNÉRALISATION DE L'ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE
DES FEMMES
De 1954 à 1982, la hausse des taux d'activité a caractérisé toutes les tranches
d'âges de 20 à 60 ans, car les entrées sur le marché du travail n'ont pas été le fait exclusif
des jeunes et que les réinsertions des personnes plus âgées dans le marché de l'emploi
ont été fréquentes (Huet, 1982). La courbe d'activité selon l'âge a perdu ses deux
modes caractéristiques d'une activité rythmée par les pauses dues aux maternités,
pour se présenter sous une forme qui ressemble bien plus à celle de l'activité
masculine. Au sein de la Communauté économique européenne (CE.E.), la France est
le pays qui se rapproche le plus du Danemark, où l'activité féminine est particulièrement
forte chez les 20 à 45 ans (figure 1).
Malgré la crise qui, dès ses débuts, a fragilisé la position des femmes, et malgré la
charge que représentent les enfants, responsabilité qui, dans la plupart des cas, fait
supporter aux mères de famille plus d'une journée de travail en 24 heures, les taux
d'activité n'ont cessé de progresser pour toutes les catégories de la population
féminine (tableau 1).
La continuité du mouvement d'insertion des femmes dans le monde du travail a
surpris bien des observateurs, à commencer par les statisticiens chargés de dresser les
courbes prévisionnelles de l'activité féminine. Ces derniers n'ont pas perçu les
profondeurs historiques du processus, surestimant les effets négatifs de la
conjoncture de crise sur les décisions des femmes — devant la montée du chômage,
celles-ci hésiteraient à s'engager dans une activité professionnelle — et sous-estimant
l'ampleur de deux facteurs qui ont concouru à la hausse du taux d'activité féminine : la
réduction de la fécondité et la tertiarisation des emplois. Pour les groupes d'âges
ACTIVITÉ FÉMININE ET LOCALISATION DE L'EMPLOI 239
0 l , , , , , 1 , , , , , Age
20.24 25-29 30.35 34.39 40.44 45.49 50.54 55.59 60.64 65.69
M ) % d ' actives à temps partiel
Source: MARCHAND OLIVIER (1986) La population active commence à diminuer après l'an 2000.
Economie et Statistique, n° 190, p. 53
240 CAHIERS DE GÉOGRAPHIE DU QUÉBEC, Vol. 31, no 83, septembre 1987
Tableau 1
Évolution des taux d'activité en France
7962 1968 1975 1982
Selon le sexe, pour les 15-64 ans:
Hommes
Femmes
82,5
42,8
81,8
43,6
79,8
48,0
77,4
53,7
Selon le statut matrimonial, pour les femmes de plus de 15 ans:
Cèliba- ,. Divor-
. . Veuves taires cees
Total
Mariées selon le nombre
d'enfants de moins de 16 ans
0 1 2 3 ou +
1962 53,6 26,9
1982 50,2 29,2
31,6
49,1
35,5
41,9
39,3
66,6
25,6
57,9
16,1
31,2
Selon le nombre d'enfants (0-16 ans), pour les femmes avec conjoint de 25-44 ans:
0 1 2 3 ou +
1962
1982
59,5
81,0
43,4
74,7
26,1
60,8
15,9
30,6
Source: Recensements de la population (I.N.S.E.E.)
compris entre 25 et 50 ans, les taux observés en 1985 sont supérieurs de 3,8 points à 6,3
points, à ceux prévus en 1979 pour cette même année 1985 (Marchand, 1986).
ACTIVITÉ FÉMININE ET STRUCTURATION TERRITORIALE DE L'EMPLOI
L'adéquation entre la structure du marché du travail et les comportements des
femmes au travail peut être mesurée, à un moment donné et pour un territoire donné,
par le taux global d'activité féminine qui, dans le cas présent, est le rapport du nombre
d'activés âgées entre 15 et 64 ans sur la population féminine totale de ce même groupe
d'âge. En 1982, pour l'ensemble de la France, nous savons que sa valeur est de 53,7%.
Mais, calculés pour des portions du territoire métropolitain, les pourcentages oscillent
fortement. L'existence de disparités régionales de l'activité féminine, qui avait été mise
en évidence pour la période 1962-1968 (Comité du travail féminin, 1972 ; Michal, 1973-;
Chanut, 1977), est une réalité toujours actuelle.
Depuis une vingtaine d'années, le fait le plus caractéristique de l'évolution de
l'activité des femmes est l'abandon par celles-ci du secteur agricole — l'évolution est
très nette chez les jeunes — et leur entrée massive dans les professions du secteur
tertiaire (tableau 2). On pourrait penser que la vitesse de croissance de ce secteur est le
facteur essentiel de différenciation des taux d'activité féminine régionaux; en
conséquence, puisque la décentralisation tertiaire a été moins efficace que celle de
l'industrie, les effets du rythme différentiel de croissance des emplois tertiaires seraient
déterminants sur la participation des femmes à l'emploi. Or, lorsqu'on met en
correspondance le taux global d'activité féminine avec des variables de croissance de
l'emploi, on constate qu'il n'y a pas de relation immédiate entre le pourcentage de
croissance des emplois non agricoles en général, tertiaires en particulier, et le niveau
ACTIVITÉ FÉMININE ET LOCALISATION DE L'EMPLOI 241
Tableau 2
Répartition des femmes actives selon les secteurs d'activité et les catégories
socioprofessionnelles en France, en 1962 et 1982
7962 1982*
% %
Secteur: primaire 19,7 7,1
secondaire 26,6 20,9
tertiaire 53,7 72,0
Total 100 100
Agriculteurs exploitants 17,9 Agriculteurs exploitants 6,5
Salariés agricoles 1,4 Artisans, commerçants,
Patrons de l'industrie chefs d'entreprise 7,1
et du commerce 11,2 Cadres et professions intel-
Professions libérales et lectuelles supérieures 5,4
cadres supérieurs 1,8 Professions intermédiaires 17,8
Cadres moyens 8,9
Employés 21,2 Employés 46,9
Ouvriers 22,8 Ouvriers 16,3
Personnels de service 12,7
Autres catégories 2,0
Total 100 Total 100
La nomenclature des catégories socioprofessionnelles pour 1982 est différente de celle de 1962.
Source: Recensements de la population (I.N.S.E.E.)
de l'activité féminine en 1982. Un exemple significatif: les régions Aquitaine, Midi —
Pyrénées, Languedoc — Roussillon, Provence •— Côte-d'Azur, qui sont parmi les
régions ayant connu les plus fortes augmentations.de l'emploi non agricole, presque
exclusivement dans le tertiaire, ont des taux d'activité qui les situent parmi les plus
faibles (tableau 3).
Par contre, en corrélant ce même taux d'activité féminine avec une mesure (indice
de Gibbs et Martin, 1962) prenant en compte la ventilation des emplois selon les trois
grands secteurs d'activité économique, primaire, secondaire et tertiaire, il apparaît que
le travail professionnel des femmes est fonction, pour une période donnée, du mode de
répartition des emplois selon ces secteurs (r = 0,55). Plus cette répartition est
diversifiée, plus les niveaux d'activité féminine tendent à être élevés; à l'inverse,
lorsque cette répartition est trop déséquilibrée, par rapport à la répartition égalitaire
que le calcul de l'indice prend comme référence, comme c'est le cas en Languedoc —
Roussillon ou en Provence — Côte-d'Azur où la part du secteur tertiaire dans l'emploi
régional atteint respectivement 61,5% et 67,8%, les taux d'activité sont faibles. Seule
fait exception la région Île-de-France pour laquelle l'activité agricole est négligeable en
termes d'emploi depuis plusieurs décennies (en 1962 comme en 1982,0,6% de l'emploi
régional) et qui, avec le développemnt d'un secteur tertiaire très étendu, exerce une
forte attraction sur les femmes désireuses de pratiquer une activité professionnelle.
Cette région présente un type de répartition de l'emploi entre les secteurs
économiques très différent de celui qui est observé ailleurs et qui préfigure peut-être le
stade ultérieur de l'évolution générale. Toujours est-il qu'avec un indice de
242 CAHIERS DE GÉOGRAPHIE DU QUÉBEC, Vol. 31, no 83, septembre 1987
Tableau 3
Taux d'activité féminine par région en France, 1982
Taux des femmes"
Taux global avec conjoint
rectifié ' rectifié
% %
France 53,7 63,4
Île-de-France 61,0 70,7
Champagne — Ardenne 53,6 63,8
Picardie 52,9 63,2
Haute-Normandie 55,3 65,6
Centre 58,8 70,6
Basse-Normandie 58,1 67,3
Bourgogne 54,9 65,7
Nord — Pas-de-Calais 45,7 56,4
Lorraine 46,2 55,3
Alsace 51,2 60,9
Franche-Comté 53,4 62,7
Pays-de-la-Loire 56,6 65,9
Bretagne 54,9 65,9
Poitou — Charentes 53,3 65,7
Aquitaine 51,2 61,5
Midi — Pyrénées 50,6 62,9
Limousin 56,2 68,6
Rhône — Alpes 54,3 62,4
Auvergne 54,3 65,3
Languedoc — Roussillon 44,4 53,5
Provence — Côte-d'Azur 46,1 52,3
* Comme la répartition des femmes selon les groupes d'âges est très variable d'une région à l'autre — par
exemple l'Île-de-France avec 48,6% de moins de 34 ans dans la population active, le Nord — Pas-de-Calais
avec 50,2%, se distinguent du Limousin qui n'en compte que 43,8% — et comme les taux d'activité sont eux-
mêmes différenciés selon les groupes d'âges, il a fallu éliminer l'effet des structures d'âges sur les taux
d'activité en alignant le profil structurel de la population féminine de chaque région sur celui de la France.
" De 25 à 45 ans.
Source: Recensements de la population (I.N.S.E.E.)
diversification le plus faible de toutes les régions, elle présente le taux d'activité
féminine le plus élevé.
La hausse générale de l'activité féminine s'est accompagnée d'une diffusion de la
participation des femmes dans l'éventail des professions. Et selon le niveau de cette
activité, la représentation des femmes est plus ou moins accentuée. Une analyse
factorielle, et une classification ascendante hiérarchique sur les taux globaux d'activité
et les taux de féminisation des 18 catégories socioprofessionnelles considérées,
montrent l'association entre les niveaux de valeurs. En 1982, dans les régions
présentant un taux d'activité féminine élevé (Île-de-France, Haute-Normandie, Centre,
Basse-Normandie, Pays-de-la-Loire, Limousin), les femmes sont sur-représentées,
par rapport à la moyenne, dans tout un ensemble de professions qui ne relèvent pas
seulement du secteur tertiaire, mais aussi d'activités industrielles et/ou agricoles ; les
sous-représentations ne concernent qu'un nombre restreint de professions. Dans les
régions d'activité féminine moyenne (Bretagne, Champagne — Ardenne, Picardie,
Bourgogne, Franche-Comté, Poitou — Charentes, Rhône — Alpes, Auvergne), la part
ACTIVITÉ FÉMININE ET LOCALISATION DE L'EMPLOI 243
des femmes dans les différents secteurs d'activité et dans les 18 professions observées
est très proche de la moyenne, et les secteurs de sous-représentation des femmes
deviennent plus nombreux. Dans les régionsd'activitéfémininefaible (Aquitaine, Midi
— Pyrénées, Nord — Pas-de-Calais, Lorraine, Alsace, Languedoc — Roussillon,
Provence — Côte-d'Azur), le profil de la représentation féminine est exactement
l'inverse de celui observé pour le premier groupe de régions ; il n'y a pas, ou peu, de sur-
représentation féminine, et le nombre des professions où les femmes sont sous-
représentées devient élevé.
Cette classification suggère une remarque: les régions Nord — Pas-de-Calais et
Lorraine d'une part, Languedoc — Roussillon et Provence — Côte-d'Azur d'autre part,
se côtoient dans les plus basses valeurs du taux d'activité féminine. Cela surprend
quand on connaît la différence des rythmes d'évolution de l'emploi non agricole entre
1962 et 1982:+ 7,1% et+ 7,2% pour les deux premières régions,+ 49,9% et+ 45,6% pour
les deux autres. Ce qui a été dit concernant l'emploi suffit à expliquer la position du
Nord — Pas-de-Calais et de la Lorraine. En ce qui concerne les deux régions
méridionales, faut-il penser qu'en plus de la faible répartition des emplois selon les
secteurs économiques, et d'un retard relatif dans le processus d'extension du travail
professionnel des femmes (en 1962, ces deux régions avaient déjà les plus bas taux
d'activité féminine), il existe des blocages dans l'adéquation entre la formation des
actives et la qualification des emplois?
ACTIVITÉ FÉMININE ET CHARGES FAMILIALES
De toutes les catégories de la population féminine distinguée selon le statut
matrimonial, c'est chez les femmes mariées, tous âges réunis, que le pourcentage
d'activés est le moins élevé. Pour celles qui ont un ou plusieurs enfants de moins de
seize ans, c'est-à-dire pour la moitié d'entre elles, les charges familiales représentent
un certain nombre de contraintes sur le choix face au travail ou, pour celles qui
travaillent, sur la compatibilitéentre vie professionnelle et vie familiale (Riandey, 1976).
Néanmoins, durant la période s'étendant de 1968 à 1982, c'est dans cette catégorie
et chez les plus jeunes (tableau 1) que les taux d'activité ont le plus augmenté
(Sztokman, 1978). Sachant l'énorme contrainte que représente la garde des enfants
pour les femmes dont le lieu de travail est éloigné du lieu de résidence, et dont l'horaire
ne concorde pas avec celui de l'école (Desplanques, 1985 ; Villeneuve-Gokalp, 1985),
nous avons cherché à mesurer l'effet, au niveau régional, de la présence/absence
d'équipements pour la petite enfance sur le comportement des femmes face au travail,
en utilisant comme indicateur de l'adéquation le taux d'activité des femmes âgées entre
25 et 44 ans ayant au moins un enfant de moins de trois ans et dont le conjoint n'est pas
agriculteur. En effet, très souvent, les femmes d'agriculteurs sont elles-mêmes actives
sur l'exploitation, ou ont des parents à proximité à qui elles peuvent confier les enfants ;
la garde des enfants ne se pose pas pour elles avec la même acuité que pour les femmes
qui travaillent à l'extérieur de chez elles (à l'exception toutefois des enseignantes).
Parmi les femmes ayant des enfants de moins de seize ans, ce sont elles qui ont le plus
fort taux d'activité et, fait significatif, celui-ci ne «chute» pas entre le deuxième et le
troisième enfant.
Le résultat le plus clair de l'analyse est que l'insuffisance, générale en France, des
équipements pour la petite enfance, notamment des places de crèche (4,8 enfants pour
100 enfants de moins de 3 ans, en 1982), et leur inégale répartition dans l'espace
244 CAHIERS DE GÉOGRAPHIE DU QUÉBEC, Vol. 31, no 83, septembre 1987
(Pinçon-Chariot et Rendu, 1984) ne permettent pas de percevoir, au niveau régional,
les effets qu'on serait en droit d'attendre de tels équipements.
Précisons que les taux d'activité des femmes avec conjoint ont été rectifiés pour
éliminer l'effet d'inégale répartition de ces femmes selon la catégorie socioprofessionnelle
du conjoint d'une région à l'autre — on sait que l'activité des femmes varie avec la
profession du conjoint. Le profil de répartition des femmes avec conjoint de chaque
région a été aligné sur celui de la France.
Cela n'explique pas entièrement que le cumul des deux fonctions, si peu fréquent il
y a un quart de siècle, soit devenu une pratique majoritaire, du moins pour les femmes
ayant moins de trois enfants. Évolution des mentalités ? Très certainement. Mais aussi,
ne peut-on penser que les
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