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Les frères lumière
Les frères lumière ——Henri Kubnik La première séance publique payante de cinéma eut lieu le 28decembre 1895. d’un cote de la porte conduisant au Salon indien du Grand-Café était placardée une grande affiche lithographique représentant une foule distinguée, parmi laquelle des élégants en haut de forme, qui faisait la queue pour pénétrer dans la salle du « Cinématographe Lumière ». De l’autre cote, une seconde affiche donnait le programme de la séance : 1 Sortie de l’usine Lumière à Lyon. 6 Le maréchal-ferrant. 2 Querelle de bébés. 7 La partie d’écarté. 3 Les poissons rouges. 8 Mauvaises herbes. 4 L’arrivée d’un train. 9 Le mur. 5 Le régiment 10 La mer. Antoine Lumière et deux fils, ceux-ci vêtus d’une jaquette cintrée — le dernier cri de la mode—, l’œil fiévreux, la moustache dressée tenaient au contrôle. Dans la cabine de projection, le chef mécanicien de Monplaisir, Moisson, tournait la manivelle, tandis qu’un de ses collaborateurs réglait l’éclairage de la lampe et réenroulait les bandes à mesure qu’elles avaient été projetées. Le prix des places avait été fixe a un franc pour une spectacle d’une durée de vingt minutes — chacune des dix bandes projetées avait une longueur de 16 à 17 mètres. La veille au soir, avait eu lieu une répétition générale à laquelle les Lumière avaient convie les membres de la presse et quelques personnalités parisiennes, dont le prestidigitateur Georges Méliès, directeur du théâtre Robert-Houdin, et plusieurs autres directeurs de salles. Une fois parvenus au bas de l’escalier qui menait au Salon Indien, les invites se trouvèrent dans une salle longue garnie de fauteuils, éclairée par deux rangées de becs de gaz. Dans le fond était tendu un petit écran semblable à ceux utilises pour les projections de lanterne magique. Lorsque les lumières eurent été éteintes, apparut sur l’écran une vue de la place Bellecour. Quelques invités firent la moue. « C’est pour nous faire voir des projections qu’on nous dérange ! dit Méliès à l’oreille de son voisin… mais j’en fais depuis plus de dix ans ! » Mais brusquement s’avança un cheval traînant un lourd tombereau et suivi d’autres voitures. Puis survint des passants qui marchaient, remuaient les bras, la tête, parlaient, riaient... Tout l’animation de la rue soudain ressuscitée apparaissait sur le petit écran avec une intensité inimaginable. Quelques spectateurs poussèrent des exclamations de surprise. Les autres restèrent bouche bée, muets d’étonnement. Quand, du fond de la place Bellecour, surgit une charrette lancée au galop qui se dirigeait à toute vitesse vers la salle, des spectateurs firent instinctivement le geste de se ranger. Plusieurs dames se levèrent d’un bond et ne se décidèrent a se rasseoir que lorsque la voiture eut tourne et disparu sur le cote de l’écran. On sourit quand apparut le Bébé mangeant sa soupe, mais aussitôt tout le monde chuchota : « Oh ! regardez les arbres du fond ! Leurs feuilles bougent au vent. » Cela semblait si merveilleux, si extraordinaire ! ... Non, tous ces gens n’avaient jamais vu de feuilles bouger de cette façon, jamais des arbres ne leur avaient paru si vivants. Ils avaient l’impression de découvrir tout a coup un monde insoupçonné. A la projection du Maréchal-ferrant, on cria au miracle quand une large colonne de vapeur blanche s’échappa de l’eau dans laquelle l’ouvrier venait de plonger un fer rouge battu sur l’enclume. Puis ce fut la saisissante Arrivée d’un train en gare, puis La Mer, où l’enthousiasme atteignit le délire. « Cette mer, écrivait un journaliste, est si vraie, si colorée, si remuante ; ses baigneurs et ses plongeurs qui remontent, courent sur la plate-forme, piquent des têtes, sont d’une vérité merveilleuse ! » La séance terminée, lorsque la lumière revint, tout le monde était dans le ravissement. On applaudissait, l’ahurissement était peint sur tous les visages, on criait, on s’interpellait : « C’est la vie elle-même ! ... c’est hallucinant ! ... On croit rêver ! ... Quelle splendide illusion ! ... » Et tout le monde se demandait comment « MM. Lumière, ces grands magiciens », étaient parvenus à réaliser un tel prodige. · Les Frères Lumière (1938) Notes : 1. Henri Kubnik (1912-1991) : cinéaste et producteur de cinéma. 2. le Grand-Café : situé boulevard des Capucines, non loin de l’Opéra. 3. ses deux fils : Auguste Lumière (1862-1954) et Louis Lumière (1864-1948). 4. Monplaisir : C’est la que se trouvait l’usine d’Antoine Lumière. 5. la place Bellecour : qui se trouve a Lyon. 6. Georges Méliès (1861-1938) : Il allait devenir un des pionniers du cinéma.
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